Je choisis la difficulté et je l'assume...
Dans la vie, on peut mentir à beaucoup de monde...
En fait on peut mentir à tout le monde si on le souhaite, mais il y a une personne à qui il vaut mieux éviter de se mentir...
(Non c'est pas sa môman ou tata gertrude!)
Soi!
Parce que se mentir à soi c'est aller dans le mur de manière quasi irrémédiable! Mais c'est aussi un moyen de se protéger...
Ce matin, je discutais avec l'Homme du train de mon projet de stage et on en est venu à parler des personnes souffrant d'un cancer (normal vu que je veux faire mon stage là dedans...) et je lui ai raconté un des cours que j'avais eu en médecine...
C'était un des cours les plus difficiles... Pas parce qu'on devait écrire à fond la caisse mais parce que c'était un cours sur l'annonce d'une maladie grave et comment les patients géraient la chose!
C'était déjà assez difficile à entendre mais à la fin elle nous projetait un film d'une vingtaine de minutes où l'on voyait un jeune de notre age qui avait un cancer de la rotule qui avait récidivé et s'était propagé...
Ce jeune allait mourir, son médecin le disait à la caméra, son médecin le lui avait dit...
Il n'y avait plus aucun traitement, plus aucun espoir... Tout avait été tenté...
Et ce jeune disait à la caméra qu'on lui avait dit qu'il allait mourir, qu'il l'avait parfaitement compris... et qu'il faisait des projets pour son avenir... Pas des projets à court terme, avant qu'il décède... Non des projets à long terme, pour plus tard...
Je me souviens d'avoir pleuré comme une madeleine... Je me souviens que tout l'amphi pleurait...
C'était d'autant plus dur qu'il avait notre age...
Mais surtout que ce jeune était un ange... Il était beau comme tout, avec des grands yeux bleus, il respirait l'innocence et la gentilesse...
Et il était condamné... irrémédiablement...
C'était révoltant, c'était dégueulasse mais c'est la vie!
Et je racontais ça ce matin à l'Homme du train... qui m'a dit au bout d'un moment d'arreter, qu'il ne le supportait pas, qu'il ne voulait pas que je lui raconte ce cours, que c'était insupportable!
Je me suis éxécutée... complètement surprise de sa réaction...
Et j'ai réalisé que c'était difficile pour moi mais pas insupportable! Et que le domaine dans lequel je veux évoluer plus tard, je le connais par coeur! J'ai baigné dedans pendant tellement longtemps...
D'abord ma mère, puis ma grand mère maternelle, puis ma grand mère paternelle... Depuis que j'ai 15 ans, j'ai intégré ça en moi! Et je ne trouve pas ça "insupportable"! Ce n'est pas au dessus de mes forces d'affronter ça, ça ne me fait pas peur!!! Mais je ne me fais pas non plus d'illusion, tout le monde n'a pas la chance de s'en sortir, il y a des visages qu'un matin on ne revoit pas...
Et il faudra vivre avec ça, et il faudra continuer à être là pour les autres, et il ne faudra répondre à leurs peurs et à leurs angoisses! Et il faudra continuer à leur donner l'espoir d'un monde meilleur... même quand il n'y a plus aucune solution, même quand l'équipe soignante arrive au bout de ce qu'elle peut faire!
Je ne me mens pas à moi-même... je sais que j'ai la capacité de le faire! Mais ce n'est pas pour rien non plus que je veux le faire... Cette maladie a marqué ma vie durablement et elle continuera de le faire! Elle flotte au dessus de moi comme une mauvaise fée...
Mais je me rends compte que finalement, peu de personnes peuvent gérer le poids de la mise en jeu du pronostic vital et que même dans ma formation où on est confronté à la maladie au quotidien, il y a bien peu de personnes prêtent à supporter ça!
En fait on peut mentir à tout le monde si on le souhaite, mais il y a une personne à qui il vaut mieux éviter de se mentir...
(Non c'est pas sa môman ou tata gertrude!)
Soi!
Parce que se mentir à soi c'est aller dans le mur de manière quasi irrémédiable! Mais c'est aussi un moyen de se protéger...
Ce matin, je discutais avec l'Homme du train de mon projet de stage et on en est venu à parler des personnes souffrant d'un cancer (normal vu que je veux faire mon stage là dedans...) et je lui ai raconté un des cours que j'avais eu en médecine...
C'était un des cours les plus difficiles... Pas parce qu'on devait écrire à fond la caisse mais parce que c'était un cours sur l'annonce d'une maladie grave et comment les patients géraient la chose!
C'était déjà assez difficile à entendre mais à la fin elle nous projetait un film d'une vingtaine de minutes où l'on voyait un jeune de notre age qui avait un cancer de la rotule qui avait récidivé et s'était propagé...
Ce jeune allait mourir, son médecin le disait à la caméra, son médecin le lui avait dit...
Il n'y avait plus aucun traitement, plus aucun espoir... Tout avait été tenté...
Et ce jeune disait à la caméra qu'on lui avait dit qu'il allait mourir, qu'il l'avait parfaitement compris... et qu'il faisait des projets pour son avenir... Pas des projets à court terme, avant qu'il décède... Non des projets à long terme, pour plus tard...
Je me souviens d'avoir pleuré comme une madeleine... Je me souviens que tout l'amphi pleurait...
C'était d'autant plus dur qu'il avait notre age...
Mais surtout que ce jeune était un ange... Il était beau comme tout, avec des grands yeux bleus, il respirait l'innocence et la gentilesse...
Et il était condamné... irrémédiablement...
C'était révoltant, c'était dégueulasse mais c'est la vie!
Et je racontais ça ce matin à l'Homme du train... qui m'a dit au bout d'un moment d'arreter, qu'il ne le supportait pas, qu'il ne voulait pas que je lui raconte ce cours, que c'était insupportable!
Je me suis éxécutée... complètement surprise de sa réaction...
Et j'ai réalisé que c'était difficile pour moi mais pas insupportable! Et que le domaine dans lequel je veux évoluer plus tard, je le connais par coeur! J'ai baigné dedans pendant tellement longtemps...
D'abord ma mère, puis ma grand mère maternelle, puis ma grand mère paternelle... Depuis que j'ai 15 ans, j'ai intégré ça en moi! Et je ne trouve pas ça "insupportable"! Ce n'est pas au dessus de mes forces d'affronter ça, ça ne me fait pas peur!!! Mais je ne me fais pas non plus d'illusion, tout le monde n'a pas la chance de s'en sortir, il y a des visages qu'un matin on ne revoit pas...
Et il faudra vivre avec ça, et il faudra continuer à être là pour les autres, et il ne faudra répondre à leurs peurs et à leurs angoisses! Et il faudra continuer à leur donner l'espoir d'un monde meilleur... même quand il n'y a plus aucune solution, même quand l'équipe soignante arrive au bout de ce qu'elle peut faire!
Je ne me mens pas à moi-même... je sais que j'ai la capacité de le faire! Mais ce n'est pas pour rien non plus que je veux le faire... Cette maladie a marqué ma vie durablement et elle continuera de le faire! Elle flotte au dessus de moi comme une mauvaise fée...
Mais je me rends compte que finalement, peu de personnes peuvent gérer le poids de la mise en jeu du pronostic vital et que même dans ma formation où on est confronté à la maladie au quotidien, il y a bien peu de personnes prêtent à supporter ça!